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Secret song
--> me taire
Il y a des choses que je ne te dirai jamais.

Je hais les fois où tu pars, je perds comme une partie de moi. Je perds comme une moitié de vie quand tu vas retrouver la tienne. Je sais que tu souris chaque jour de retour et que ça te coûte souvent de revenir à moi, de quitter tes têtes blondes et des regards bienveillants pour devoir affronter toutes mes sautes d’humeur. Je sais qu’à choisir, tu choisirais là-bas, où je ne vivrais pas. Et toi, toi tu ne seras jamais d’ici. Nous sommes voués à nous perdre dans des halls de gare et des terminaux d’aéroports. Nous sommes voués à apprendre à vivre l’un sans l’autre. Souvent je veux te retenir, mais jamais tu ne restes, tu as ta vie ailleurs, tu as ta vie à faire. Je n’ai rien à t’offrir de plus que ce que tu as déjà, rien à te donner qui puisse t’émerveiller. Nous n’avons ni le même âge ni les mêmes drames, nous n’avons de communs que quelques infimes parts. Je rêve, moi, de connaître ce que tu sais déjà mais l’envie de recommencer, je crois, ne t’effleure même pas. Nous ne construirons pas ensemble nos rêves d’avenir, ils ne se complètent pas, tu sais ce que tu veux et puis ce que tu ne veux pas, tu sais toutes ces choses, tout ce que j’apprendrai avec un autre, tu vis déjà, t’as souffert tout ton soûl, t’as compris tant d’espoirs, accompli tant d’envies. Et moi je suis perdue entre mon plein de toi et l’absence de futur, je me perds entre ton amour et ton indifférence, entre ta vie entière et les parcelles que tu me montres. Je voudrais plus, toujours, je voudrais trop, en fait. Et être la seule aussi mais c’est perdu d’avance, je ne suis qu’une parmi les autres, à peine unique, à peine plus. Tu diras que j’exagère et tu n’auras pas tort, j’ai les mots à fleur de peau et le cœur à la dérive, j’ai mal à notre amour, j’aimerais tellement de jolis mots et de véritables déclarations, j’aimerais tellement ce que tu ne sais pas dire, parfois je m’habitue et puis parfois j’explose, quand tu as l’air d’aimer plus encore d’autres inconnues au bataillon, quand tu sembles oublier que j’existe. Et puis aussi quand les gens ne demandent pas de mes nouvelles, quand tu vois, comme en couple, des gens ou des amis, quand vous sortez en famille, comme si c’était normal. Qui suis-je dans ces moments-là ? L’amante ou la trompée ? Qui suis-je surtout pour me poser des questions ? Dans ta tête, paraît-il, tout est clair, tout est net, dans les faits j’ai un doute, au fond je ne sais pas, je ne vois jamais que la moitié de toi. Je raconte n’importe quoi, toujours, je suis juste terrifiée à l’idée de ne pas être ta préférée. Et je te vois rigoler, toi qui ne classes rien ni personne, toi qui dis ne jamais comparer, je sais que tu te moques, que tu ne comprends même pas ce qui me traverse l’esprit, que tu ne saisis pas mes douleurs, je sais bien sûr ces choses-là. Et par moments je voudrais dire ‘pouce !’, ou bien ‘aime-moi’, ou encore ‘dis-le moi’, je t’implorerais presque mais je voudrais tant de la spontanéité, de l’amour sans en demander, des mots doux sans les quémander. Parfois oui c’est vrai tu le faits et c’est je m’en étonne encore, ça me surprend c’est bien, c’est mieux que l’habitude mais quand même de temps en temps j’envie les habitués. J’envie les filles admirées et aimés inconditionnellement par l’amant de leur rêve, bien que je sache que c’est ridicule à souhaits et hypocrite sûrement. Pourtant chaque fois que je te vois, j’ai le sourire jusqu’aux lèvres et je ne doute de rien. C’est juste quand tu pars… que tu rejoins un monde dont je ne fais pas partie… que tu ne me dis pas qui t’aime et qui tu côtoies… que…
Ecrit par Henhygmah, le Mardi 25 Mars 2008, 16:21 dans la rubrique ..