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Five years of history
--> liste non exhaustive
"J'oublierai ce mois d'aout où j'ai dû faire la route sans toi Sans doute J'oublierai ma défaite et le rêve qui s'arrête J'oublierai peut-être Mais j'y pense encore quelque fois et ça ne s'explique pas Tes yeux, ta voix, tes mains sur moi, toujours ça reste là Le jour et l'heure, ta peau, l'odeur, l'amour ça reste là C'est fort encore C'est mort d'accord Mais ça ne s'oublie pas Ca je n'oublie pas Je ne t'oublierai jamais"


Je me souviens de l'avant, tu avais peur de me rencontrer à cause de l'âge et tu n'étais qu'un garçon sur ma liste de gens à voir.

Je me souviens de cette rencontre à Montparnasse. Chaque fois que j'y passe, je pense à toi. On s'y est retrouvé et séparé tellement de fois. Tu étais en retard et c'est moi qui avais peur de ne pas être à l'heure. Nous n'avons pas changé, je t'attends toujours. Et je râle chaque fois.

Je me souviens du café où tu m'as offert "Aveux et Anathèmes" et où j'ai joué avec ton citron.

Je me souviens de la navette et c'est entre St-Pierre et Tours que tu as posé tes lèvres sur les miennes.
Il faisait nuit déjà, c'était un peu vide et les décorations de Noël étaient resplendissantes. Je découvrais pour la première fois cette ville que j'allais si souvent arpenter.

Je me souviens de ton appart' mais plus vraiment des déroulements. Je n'avais pas faim et je crois que tu as fumé une cigarette. On s'est vite retrouvé dans ton lit et on y a passé deux jours, ou presque.

Je me souviens du retour et de ton au revoir à travers les vitres du métro. Je n'étais pas sûre que nous nous reverrions.

Je me souviens t'avoir attendu à nouveau à Montparnasse et ne pas avoir su comment te dire bonjour.

Je me souviens être venue seule, une nuit, juste avant de partir. Je savais alors que tu compterais.

Je me souviens que l'on s'est revu en vitesse, croyant se perdre dans la station, et je ne voulais pas repartir.

Je me souviens du vide.

Je me souviens avoir dû parler de toi à mes parents pour pouvoir venir te voir en février.

Je me souviens qu'on s'était dit qu'on ne se verrait pas trop, que ce n'était pas notre genre, qu'on était pas fait pour ça.

Je me souviens qu'on a finalement passé deux semaines accrochés l'un à l'autre et que ton corps n'en finissait pas d'envahir le mien.

Je me souviens avoir rencontré ta femme sans toi qui était elle aussi au début d'une relation.

Je me souviens que tu as eu peur d'aller plus loin. Et je t'ai convaincu.

Je me souviens avoir dû dire la vérité à ma maman, à propos de ton âge, parce que tu allais venir me voir, ici, à Shanghai.

Je me souviens de cette semaine passée dans une chambre d'hôtel, entre mes cours et ton sexe.

Je me souviens de ces aéroports et j'ai du mal à ne plus ressentir cette boule dans ma gorge lorsque je dois prendre l'avion.

Je me souviens que j'avais peur de te perdre, à chaque fois, peur que ce soit la dernière fois que l'on se voit, peur du temps qui passe et nous entraine avec lui.

Je me souviens du reste mais je mélange les dates, je mélange l'ordre mais je garde ces instants au creux de ma mémoire.

Je me souviens de la Thaïlande, de ces moments que l'on s'est gâchés pour des bêtises, de ton sourire et de ta main serrant la mienne.

Je me souviens des autres garçons et que je revenais toujours vers toi.

Je me souviens du Périgord, de cette semaine hors du temps, de la musique dans la voiture et de ma robe orange.

Je me souviens de ma jalousie et de ton indifférence, ou ce qui semblait en être.

Je me souviens de Pékin, les deux fois, une plus joyeuse que l'autre mais tu étais là, toujours, pour moi.

Je me souviens de la Turquie, du bowling où j'ai toujours perdu, de la patinoire que tu n'as pas voulu essayer mais tu m'y accompagné une fois sur la place de l'hôtel de ville.

Je me souviens de tes enfants, des parcs d'attraction, de tous les cinés et nos désaccords après coup.

Je me souviens de nos disputes et de mes larmes.

Je me souviens de Lisbonne aussi, j'ai revu les photos et qu'est-ce que tu étais beau.

Je me souviens de quand tu t'énervais et de comment finalement tu étais désolé.

Je me souviens de ton corps dans le mien, de tes mots, de ton imagination, de ton excitation.

Je me souviens des concerts auxquels je t'ai accompagné, de tes amis, de nos projets.

Je me souviens de la première rencontre avec tes parents, pas longtemps avant que l'on se sépare.

Je me souviens des fois où je t'en ai voulu, pour pas grand chose, pour des broutilles.

Je me souviens surtout que je t'aimais.

Je me souviens de nos mots, de nos tas de mails envoyés, de nos textes, de t'avoir touché.

Je me souviens de l'attente, des retrouvailles, c'était réentendre le son de ta voix, apprécier de te voir sourire et tes mimiques, me réhabituer à ton corps près du mien, ça faisait un bien fou.

Je me souviens de certains de tes compliments qui m'ont marquée peut-être pas à jamais mais pour longtemps.

Je me souviens aussi de ce qui n'allait pas mais ça n'a plus d'importance à présent.

Je me souviens qu'on s'est fait beaucoup de bien et qu'on s'est apporté beaucoup de choses même si j'en ai douté, souvent.

Je me souviens que je me demandais ce que tu pouvais bien me trouver.

Je me souviens avoir été l'une des seules filles que tu n'as pas dû aider, que même si je n'allais pas, ce n'était que l'adolescence et qu'il n'y avait rien à soigner. Je ne m'en souviens pas mais je crois que c'était important, pour toi.

Je me souviens de nos expériences, de nos partages, de tout ce qu'on a fait, beaucoup trop vite peut-être mais c'était bien, de tout ce qu'on aurait pu faire et de tout ce qu'on fera.

Je me souviens que tu avais des défauts, que je les ai toujours vus mais qu'ils faisaient partie de toi et que je t'aimais aussi pour ça.

Je me souviens ne pas t'avoir aimé aveuglément, m'être posé des questions, avoir avancé avec des craintes mais avoir avancé quand même.

Je me souviens qu'on était fusionnels, sûrement un peu trop.

Je me souviens qu'on se trouvait plein de désaccords mais à la réflexion, je ne crois pas qu'il y en ait tant que ça.

Je me souviens de tout ce que tu m'as appris et de tes reproches qui parfois m'ont fait du mal et parfois m'ont fait grandir.

Je me souviens de nos rires, de tes jambes qui se referment sur les miennes, de nos chatouilles et de nos fausses bagarres.

Je me souviens de toi qui danses dans ton salon, dans les chambres d'hôtel, parfois nu et parfois non.

Je me souviens de mon côté du lit, de toi qui me taquines parce que je ne suis pas encore retournée aux toilettes.

Je me souviens de ton pull orange, celui que tu dois toujours me donner.

Je me souviens de nos premières retrouvailles, à la sortie du métro, pour une fois tu étais déjà là et je sortais de la douche, j'ai mis ma tête sur ton torse et tu sentais bon, on a fait passé nos corps avant les croissants et tu devais ensuite partir travailler.

Je me souviens des croques-monsieurs qu'on avait laissé un peu trop cuire.

Je me souviens avoir toujours eu des tas d'idées de cadeaux pour toi.

Je me souviens qu'au début les gens se demandaient ce qu'on foutait ensemble.

Je me souviens que je ne pensais jamais à ton âge, que tu me plaisais simplement et que j'étais bien avec toi, il n'y avait rien de plus à prendre en compte.

Je me souviens qu'on avait pas les mêmes envies, pas les mêmes attentes, que t'avais déjà tout construit quand moi j'avais tout à apprendre.

Je me souviens que ça ne nous a pas empêchés d'être heureux.

Je me souviens bien sûr que ce n'était pas tout rose mais il y avait tellement de bons moments.

Je me souviens que tu n'as jamais su retenir ce que je n'aimais pas manger.

Je me souviens que je devais souvent te demander si tu avais remarqué mon nouveau vêtement et s'il était bien.

Je me souviens que tu l'avais souvent remarqué et que tu le trouvais souvent bien mais que tu ne pensais pas que ça avait de l'importance de le dire.

Je me souviens de tes petites attentions, de ta main qui me frôle, de ton inquiétude.

Je me souviens de nos bains, c'est l'endroit où on s'est le plus parlé, quand il fallait que l'on se répare.

Je me souviens de l'autre, de nos déchirures et de tout ce qu'on s'est dit qu'on ne pensait pas.

Je me souviens d'ailleurs que c'est la seule fois où je t'ai traité de con -autrement que pour rire- et que tu l'as vraiment mal pris.

Je me souviens de mon silence, des tes bras qui finissaient pas s'ouvrir et de notre amour finalement triomphant.

Je me souviens que tu t'entendais bien avec mes parents et maintenant je me demande comment je vais pouvoir leur présenter quelqu'un d'autre.

Je me souviens de ton manque de tact par moments.

Je me souviens de nos corps qui se serrent.

Je me souviens que tu me réservais certains films, que t'avais pas forcément envie de voir, comme Harry Potter.

Je me souviens qu'on a regardé des pornos mais que ça ne nous a jamais fait autant d'effet que nous deux réunis.

Je me souviens que tu as accepté de regarder des trucs stupides avec moi, pas tout mais quand même.

Je me souviens avoir été désolée de ne pas aimer les films qui étaient les plus importants pour toi.

Je me souviens de tes textes du début où transparaissait tout ton amour qui me touchaient énormément.

Je me souviens que tes mails m'ont souvent mis les larmes aux yeux.

Je me souviens que tu m'avais rapidement dit qu'on était pas que amants et que si j'avais besoin de toi, je ne devais pas hésiter.

Je me souviens que tu étais aussi mon meilleur ami.

Je me souviens que je t'ai prêté des livres que tu n'as jamais lu mais je continuerai d'insister.

Je me souviens que je n'ai pas été là pour toi, une fois, mais que je me suis bien rattrapée.

Je me souviens du décalage horaire qui est le pire inconvénient dans les relations à distance.

Je me souviens des nuits trop courtes pour pouvoir te parler avant que tu ailles te coucher.

Je me souviens de ta maison à Toulouse que je n'ai jamais vraiment aimée.

Je me souviens que tu m'as toujours fait confiance.

Je me souviens de nos projets avortés et je ne désespère pas qu'ils avancent un jour.

Je me souviens avoir toujours été à l'aise avec toi et avoir pu te parler de tous mes trucs nuls de fille.

Je me souviens que tu m'as acheté, justement, des magazines de filles alors que même moi j'ai honte de le faire.

Je me souviens des jeux à gratter et du jus d'orange que vous m'aviez préparé pour le Nouvel an.

Je me souviens que tu n'as jamais été capable de ne te servir que de ta brosse à dents.

Je me souviens du concert surprise mais surtout de comment tu t'étais énervé, avant, contre le serveur.

Je me souviens de ton côté enfantin qui fait que je ne me sens pas forcément trop jeune à tes côtés.

Je me souviens que tu t'amusais à me faire peur et que ton regard de Sheitan me fait toujours peur.

Je me souviens que tu ne m'as jamais jugée.

Je me souviens que tu achètes à chaque fois des desserts que je vais aimer.

Je me souviens que t'as été ma première histoire d'amour et encore maintenant je sais ce que je t'ai trouvé.

Je me souviens que je n'ai rien à regretter.

Je me souviens du pire comme du meilleur, de ce qu'on a vécu ensemble et je suis contente d'avoir traversé ces années avec toi.

Je me souviens du premier squash que l'on a fait ensemble, du retour dans ton appart', de ta femme et tes enfants qui sont venus manger.

Je me souviens qu'elle et toi formiez un drôle de bloc et que j'avais du mal à me faire une place.

Je me souviens que ça a duré longtemps mais que pourtant tu étais toujours là pour moi.

Je me souviens que je ne comprenais pas mais qu'aujourd'hui tout me semble d'une évidence claire.

Je me souviens que tu étais le meilleur pour tout, toujours, et que franchement, c'était nul.

Je me souviens de la tendresse, de tes mains sur mes hanches, de ces baisers que l'on ne se donnait pas parce que ce n'était pas un besoin.

Je me souviens de l'absence et du manque, auxquels on s'habitue mais pas trop.

Je me souviens de ce jour où tu m'as étonnée, dans ce resto près de Bastille, d'avoir joué le jeu.

Je me souviens de ces filles qui ont traversé ton coeur mais jamais ta vie.

Je me souviens qu'en un rien de temps t'es devenu mon idéal masculin, grand et fort, plus âgé mais faisant jeune.

Je me souviens de certains de tes mots qui m'ont blessée, fort.

Je me souviens des coups de fil qui devaient durer cinq minutes et qui n'en finissaient pas et à la fin, je regrettais de devoir raccrocher.

Je me souviens que t'as jamais joué avec moi et que même si parfois j'aurais préféré ne rien savoir, c'était mieux ainsi.

Je me souviens que t'avais le corps fait pour le mien.

Je me souviens qu'on avait trouvé au dernier moment pour partir à Istanbul, que c'était même pas notre destination initiale et que j'ai perdu ma robe là-bas mais qu'au moins t'avais pu la voir.

Je me souviens que t'es anti-chaussons et que tu me faisais rire, beaucoup, encore maintenant.

Je me souviens de la longue attente à l'aéroport et toi qui n'arrivais pas et moi qui avais peur de ne pas te reconnaitre et encore l'attente, la peur au ventre de t'avoir loupé et finalement nos étreintes.

Je me souviens t'avoir tout dit sur tout, même ce que je ne dirais à personne d'autre.

Je me souviens de tous tes cadeaux et j'ai le tableau accroché au mur qui représente maintenant un pêcheur alors que j'y voyais une danseuse et qui veille sur mes nuits.

Je me souviens de Montpellier, l'été de mes dix-huit ans, où toute ma famille a mis un visage sur ton nom et t'avais l'air à l'aise.

Je me souviens que j'ai passé tous mes anniversaires depuis que je te connais à tes côtés.

Je me souviens que j'ai plein de souvenirs de nous chaque fois que je passe quelque part où nous avons trainé.

Je me souviens de tes surnoms ridicules que finalement j'aime bien.

Je me souviens que tu m'as toujours poussé à suivre mes envies, n'importe laquelle et dans n'importe quel domaine.

Je me souviens que t'es incapable de ne pas voir du monde quand moi je ne pensais qu'à nous deux.

Je me souviens avoir vu grandir tes enfants, que je les aime, énormément.

Je me souviens ce soir-là où j'étais arrivée à Toulouse alors que tu étais bloqué à Paris, que j'ai passé la nuit dans ton grand lit, seule, et que t'es venu au petit matin, sous la neige.

Je me souviens de la tendresse, de nos gamineries le soir avant de dormir.

Je me souviens que t'as besoin d'espace et distance avec les gens, dans ton lit et dans ton canapé, mais que tu m'avais tout de même fait une place dans ton monde.

Je me souviens du jour de ton divorce, une page qui se tourne définitivement après des années de séparation et de l'argent foutu en l'air parce que tout était déjà réglé pour vous.

Je me souviens de ce soir où on attendait tes potes qui devaient arriver de Tours et les larmes qu'on a réussi à sécher juste avant leur venue.

Je me souviens avoir été désappointée de ne pas voir immédiatemment ce que tu ressentais mais je crois que maintenant je connais tes gestes et expressions.

Je me souviens de "Mysterious Skin" qu'on a regardé ensemble, tu es descendu fumer ensemble et je n'ai pas pu parler pendant dix minutes, on avait tous les deux la gorge nouée.

Je me souviens des festivals, des crèpes, des restos.

Je me souviens que je m'endormais à tes côtés avec le sourire puisque quand ce n'était pas le cas, impossible de trouver le sommeil.

Je me souviens que tu n'étais pas jaloux quand moi je l'étais trop.

Je me souviens que j'attendais, que je voulais trop, plus que tu ne pouvais me donner.

Je me souviens des tes bras me protégeant lorsque la foule m'emportait.

Je me souviens de Bruxelles, du pantalon que t'avais vu qu'on ne retrouvera sûrement jamais, du théâtre, des sourires croisés, des casquettes perdues.

Je me souviens du silence qui n'avait rien de grave.

Je me souviens que je n'avais pas à faire semblant, jamais.

Je me souviens que j'aurais bien aimé te faire souffrir, juste pour voir à quel point je comptais, mais j'ai compris que c'était le beau rôle, d'apporter sans reprendre.

Je me souviens des jolies choses.

Je me souviens qu'on n'était pas une évidence mais qu'on a tout fait pour que ça marche.

Je me souviens qu'on était beau, que c'était beau et que ça valait le coup.

Je me souviens que j'ai eu mal, beaucoup, quand tu m'as dit qu'on arrêtait là.

Je me souviens avoir pensé que c'était la fin de l'aventure.

Je ne savais pas que ce serait simplement le début.
Je m'en souviendrai.
Ecrit par Henhygmah, le Vendredi 25 Décembre 2009, 19:46 dans la rubrique ..