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Mademoiselle pleure, mademoiselle rit. Mademoiselle a le coeur en miettes.
"Et j'ai le mal d'amour Et j'ai le mal de toi"
("on s'est aimés n'en parlons plus")
Il n'y a plus que du vide.
Ce soir on est allés dans le restaurant où nous avions fêté les soixante ans de mon père.
Je me souviens que tu étais arrivé un peu plus tard que prévu en fin d'après-midi, que tu m'avais fait quelques réflexions et que je t'avais demandé, pendant le repas, si tu n'avais pas quelque chose de gentil à me dire. Et là tu m'as dit que j'étais très jolie, ou quelque chose s'en rapprochant. Ca m'avait fait très plaisir et ça m'avait gênée aussi. Mais c'était bien.
J'ai l'impression que les endroits où mes souvenirs sont beaux se transforment en lieux à oublier.
C'était il y a un peu plus d'un an. Il y avait toute ma famille, ou presque, et toi.
J'avais cette jolie robe que je n'ai plus remis, je crois, et l'hôtel était petit.
Tout me revient en mémoire par bribes.
Je ne comprends pas ce qui nous a séparés.
Aujourd'hui tout est fini. Il n'y a rien à espérer et je voudrais tellement savoir ce que je n'ai pas été.
Elliott est une blondasse hystérique et frigide. Mais tellement attachante.
Dans la vraie, il n'y a pas d'Elliott, pas de blondeur, pas d'hystérie et surtout pas de frigidité. Mais on ne s'attache pas. On s'enlace puis on se lasse. A peine le temps d'avoir des souvenirs.
Il n'y a pas d'Elliott et c'est bien dommage.
Je n'ai pas fait médecine en partie parce que j'aurais échoué et c'est bête à dire mais parfois je regrette. Souvent non, mais il y a toujours dans un coin de ma tête toutes sortes de regrets. Des gros et des petits, des beaux et des immondes. Il y a aussi des angoisses, des rêves qui partent à la dérive, des envies d'ailleurs et d'avenir.
Il n'y aura pas d'avenir. Pas celui imaginé. Y penser me noue la gorge et le poids dans mon ventre grossit de jour en jour.
Mais il y aura des jours lumineux et des sourires. Et d'autres espoirs.
En attendant trouver la force, celle qu'Elliott a malgré tout. Celle qui la rend si belle et grande.
En attendant passer le temps, occuper l'esprit et le reste, remplir le trou béant d'autre chose que du vide.
En attendant prendre sur soi et se dire que rien n'est grave.
RIEN.
La Chine a un goût de déjà-vu, on réapprend le piying et les mots que l'enfance avait gardés dans un creux de mémoire reviennent à mon esprit. L'odeur si particulière des années révolues vient déposer dans mon coeur des relents de mélancolie.
Retour à la case départ.
De toute manière, je suis nulle dans ce que j'entreprends, dit-elle.
La petite voix insidieuse prend le corps de la tête aux pieds et tout ce que je fais a le goût de l'échec. Chaque défaite me pique les yeux.
J'aimerais tellement réussir.
Je me bats depuis des années contre une fatigue chronique, quelque chose de si fort que les fois où je me sens en forme je me demande comment je vais faire pour dormir. Cet été ouvre une nouvelle ère, j'apprivoise, il me semble, le sommeil et le reste.
La colo ne m'a pas changée mais elle m'a grandie. J'ai des souvenirs plein le coeur et des chansons que mes lèvres murmurent.
Il y aura encore des sourires d'enfants. Promis.
Encore des garçons tendres et attachants, des petits qui ne disent pas de gros mots, des filles qui ont le trac, des histoires d'amour avortées, des minus matures, des pleurs et des mains serrées. Il y aura encore tout ça.
Et découvrir au fil d'un voyage, au gré d'une rencontre, que les petites filles ne sont pas forcément toutes capricieuses. Il y en a qui ont des tâches de rousseur et des yeux malicieux, qui sourient, courent, portent des robes colorées, qui ont l'affection dans le corps, qui craignent les chatouilles, qui rient joyeusement. Il y a des petites filles qui donnent envie d'en avoir, alors que l'idée même d'accoucher est terrifiante.
Il y a un film récent qui s'appelle "soit je meurs soit je vais mieux". Je ne suis pas morte et le mieux est loin devant. Il faudrait courir ou alors se faire achever. L'alternative est rude. J'irai mieux; il n'y a pas de raisons. J'irai mieux et l'amer disparaitra de ma langue, les mots ne seront plus d'attaques et les sourires seront vrais. J'irai mieux, j'irai vite, j'irai fort, j'irai vivante.
COMMENT RETROUVER L'ENVIE ?
Je ne suis pas sportive mais je voudrais faire de l'équitation, de la boxe, du tennis de table et du patin à glace.
Il faudrait aussi que je m'inscrive pour le code puis pour le permis, que je réussisse mes semestres à venir sans rattrapage.
Et surtout que j'oublie la douleur.
Ne plus pleurer.
"Il ne l'aime plus Et du passé N'en parlons plus"
"Tu vois bien qu’on y peut rien
Ca me colle à la peau comme la crasse
Que je ne suis pas quelqu’un de bien"
Je voudrais seulement être tout ce qu'il faut, avoir tout comme il faut. Etre aimée.
"Et j'ai le mal d'amour Et j'ai le mal de toi"
("on s'est aimés n'en parlons plus")
Il n'y a plus que du vide.
Ce soir on est allés dans le restaurant où nous avions fêté les soixante ans de mon père.
Je me souviens que tu étais arrivé un peu plus tard que prévu en fin d'après-midi, que tu m'avais fait quelques réflexions et que je t'avais demandé, pendant le repas, si tu n'avais pas quelque chose de gentil à me dire. Et là tu m'as dit que j'étais très jolie, ou quelque chose s'en rapprochant. Ca m'avait fait très plaisir et ça m'avait gênée aussi. Mais c'était bien.
J'ai l'impression que les endroits où mes souvenirs sont beaux se transforment en lieux à oublier.
C'était il y a un peu plus d'un an. Il y avait toute ma famille, ou presque, et toi.
J'avais cette jolie robe que je n'ai plus remis, je crois, et l'hôtel était petit.
Tout me revient en mémoire par bribes.
Je ne comprends pas ce qui nous a séparés.
Aujourd'hui tout est fini. Il n'y a rien à espérer et je voudrais tellement savoir ce que je n'ai pas été.
Elliott est une blondasse hystérique et frigide. Mais tellement attachante.
Dans la vraie, il n'y a pas d'Elliott, pas de blondeur, pas d'hystérie et surtout pas de frigidité. Mais on ne s'attache pas. On s'enlace puis on se lasse. A peine le temps d'avoir des souvenirs.
Il n'y a pas d'Elliott et c'est bien dommage.
Je n'ai pas fait médecine en partie parce que j'aurais échoué et c'est bête à dire mais parfois je regrette. Souvent non, mais il y a toujours dans un coin de ma tête toutes sortes de regrets. Des gros et des petits, des beaux et des immondes. Il y a aussi des angoisses, des rêves qui partent à la dérive, des envies d'ailleurs et d'avenir.
Il n'y aura pas d'avenir. Pas celui imaginé. Y penser me noue la gorge et le poids dans mon ventre grossit de jour en jour.
Mais il y aura des jours lumineux et des sourires. Et d'autres espoirs.
En attendant trouver la force, celle qu'Elliott a malgré tout. Celle qui la rend si belle et grande.
En attendant passer le temps, occuper l'esprit et le reste, remplir le trou béant d'autre chose que du vide.
En attendant prendre sur soi et se dire que rien n'est grave.
RIEN.
La Chine a un goût de déjà-vu, on réapprend le piying et les mots que l'enfance avait gardés dans un creux de mémoire reviennent à mon esprit. L'odeur si particulière des années révolues vient déposer dans mon coeur des relents de mélancolie.
Retour à la case départ.
De toute manière, je suis nulle dans ce que j'entreprends, dit-elle.
La petite voix insidieuse prend le corps de la tête aux pieds et tout ce que je fais a le goût de l'échec. Chaque défaite me pique les yeux.
J'aimerais tellement réussir.
Je me bats depuis des années contre une fatigue chronique, quelque chose de si fort que les fois où je me sens en forme je me demande comment je vais faire pour dormir. Cet été ouvre une nouvelle ère, j'apprivoise, il me semble, le sommeil et le reste.
La colo ne m'a pas changée mais elle m'a grandie. J'ai des souvenirs plein le coeur et des chansons que mes lèvres murmurent.
Il y aura encore des sourires d'enfants. Promis.
Encore des garçons tendres et attachants, des petits qui ne disent pas de gros mots, des filles qui ont le trac, des histoires d'amour avortées, des minus matures, des pleurs et des mains serrées. Il y aura encore tout ça.
Et découvrir au fil d'un voyage, au gré d'une rencontre, que les petites filles ne sont pas forcément toutes capricieuses. Il y en a qui ont des tâches de rousseur et des yeux malicieux, qui sourient, courent, portent des robes colorées, qui ont l'affection dans le corps, qui craignent les chatouilles, qui rient joyeusement. Il y a des petites filles qui donnent envie d'en avoir, alors que l'idée même d'accoucher est terrifiante.
Il y a un film récent qui s'appelle "soit je meurs soit je vais mieux". Je ne suis pas morte et le mieux est loin devant. Il faudrait courir ou alors se faire achever. L'alternative est rude. J'irai mieux; il n'y a pas de raisons. J'irai mieux et l'amer disparaitra de ma langue, les mots ne seront plus d'attaques et les sourires seront vrais. J'irai mieux, j'irai vite, j'irai fort, j'irai vivante.
COMMENT RETROUVER L'ENVIE ?
Je ne suis pas sportive mais je voudrais faire de l'équitation, de la boxe, du tennis de table et du patin à glace.
Il faudrait aussi que je m'inscrive pour le code puis pour le permis, que je réussisse mes semestres à venir sans rattrapage.
Et surtout que j'oublie la douleur.
Ne plus pleurer.
"Il ne l'aime plus Et du passé N'en parlons plus"
"Tu vois bien qu’on y peut rien
Ca me colle à la peau comme la crasse
Que je ne suis pas quelqu’un de bien"
Je voudrais seulement être tout ce qu'il faut, avoir tout comme il faut. Etre aimée.
Commentaires :
Emergeanse
18-09-08
à 20:04
Re: Continuer à écrire...
(Faut effacer le commentaire précédent !)
Une page se tourne, mais il en reste plein d'autres à écrire.
Et des belles...
Continuer à écrire...
Une page ce tourne... mais il en reste plein d'autres à écrire.
Et des belles.